© Véronique Dansereau

Clap de fin pour le chantier du col de l’Échelle !

La fin du démantèlement des barbelés au col de l'Échelle est enfin une réalité ! Initialement prévu pour une seule journée de bénévolat, le chantier s’est finalement étendu sur plusieurs chantiers, au gré des découvertes de nouvelles sections de barbelés nécessitant d'autres interventions. Les 21 et 22 septembre, une trentaine de bénévoles s'est rassemblée une dernière fois pour conclure ce projet.

3 min de lecture
Hautes-Alpes
Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 01 oct. 2024

Un chantier inter-régional ainsi qu'inter-générationnel

Certains participants ont fait plusieurs heures de route pour aider sur ce chantier. Var, Jura, Isère… et plus localement, Mountain Wilderness Italie et les Hautes-Alpes, les bénévoles n’ont pas hésité à donner de leur temps et de leur énergie pour ce chantier quelque peu technique !

Ils ont dû en effet trouver leur chemin au milieu des pierriers et gravir plusieurs dizaines de mètres de dénivelé droit dans la pente pour parvenir en haut des lignes. La suite ? Dégager petit à petit les rochers des barbelés, cornières et queues de cochon, en coupant, meulant et en s’escrimant avec les piolets sur les parties les plus rebelles, afin de gagner mètre par mètre un nouveau secteur sans ferraille.

Pendant ce temps, d’autres bénévoles se sont attelés à descendre à pied dans ces mêmes pierriers, les kilos de matériaux sur les claies de portage pour les plus gros bouts, à bout de bras dans des sacs pour les plus petits. Un labeur physique, qui n’a pas fait fuir les plus jeunes comme Juliette ! À 15 ans, cette jeune habitante de l’Ain est venue avec son père pour son premier chantier. L’opportunité pour elle de passer un week-end en montagne, mais aussi de pouvoir « nettoyer la montagne, d’enlever tout ce qu’il y avait avant. Ça n’a pas servi à rien ! ».

Comme beaucoup d’autres, elle a également été sensible à l’aventure humaine, appréciant la très bonne ambiance et le fait que tout le monde s'entende aussi bien. C’est certain pour elle, ce premier chantier ne sera pas le dernier.

© Véronique Dansereau
© Jean François Baudin
© Véronique Dansereau
© Véronique Dansereau

Moins de barbelés, plus de fleurs

Comme chaque fois pour ce type de chantier, la question du devenir des matériaux ramassés est primordiale. Que faire de cette quantité de métal ?

Comme précédemment, les organisateurs se sont mis en relation avec un ferrailleur local, qui récupère la matière pour la recycler ensuite. 

Enfin, une grande partie seulement ! Car cette matière intéresse également un des bénévoles présents, artiste de son métier. Fredéric est sculpteur et travaille le métal. Des pièces comme les queues de cochon sont une source de matière première qu’il pourra forger pour en faire des œuvres. Les barbelés l’intéressent aussi, car ils ne nécessitent pas d’être fondus pour être façonnés. « J’apprends à travailler sur de petites pièces, car cela entre dans une logique d’utiliser moins d’énergie ».

Cette matière première a une symbolique forte pour lui. « Ma femme est Italienne. On connaît bien ces montagnes et pour nous, c’est une façon de continuer de faire vivre ces frontières, cette histoire, en en faisant quelque chose de poétique ». Une fois travaillés, les morceaux de barbelés qu’il aura récupérés pourront devenir de jolies fleurs. Ce n'est pas la première fois qu'une installation obsolète soit transformée en œuvre d'art : Anne-Claire Jude, bénévole Mountain Wilderness dans les Vosges, est artiste plasticienne, et avait, il y a quelques années, réalisé quelques œuvres suite à un chantier de démantèlement de barbelés (voir la photo ci-dessous).

© Jean Pierre Roux

Le col de l'Echelle allégé de 11 tonnes !

Ces deux jours supplémentaires ont permis de débarrasser de nouveau 2 tonnes de matériel !

Au total, il aura fallu pas moins de 6 journées avec l’aide de 118 bénévoles, pour descendre les quelques 11 tonnes qui défiguraient ce coin du col de l’Échelle.

Il est certain que les chamois, dont on a aperçu les nombreuses traces au milieu des lignes de défense, sauront profiter enfin pleinement de ce pan de montagne redonné au vivant.

Dire que lorsque j’étais petit et que je venais avec mes parents ici il n’y avait pas moyen de s’asseoir tranquillement sans risquer de se faire piquer les fesses par ces barbelés.

Yves Mazoyer, bénévole Mountain Wilderness

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