La longue lutte contre la croisière blanche

Alors que la loi interdit clairement la circulation des véhicules terrestres à moteur dans les espaces naturels, sa mise en œuvre sur le terrain est beaucoup plus compliquée, du fait de la possibilité de dérogations dont la mise en œuvre a longtemps été laxiste. Emblématique du non-respect de la loi, le rassemblement de la Croisière Blanche dans le Champsaur-Valgaudemar aura mobilisé Mountain Wilderness pendant plusieurs années pour aboutir à une interdiction marquant une significative avancée sur le sujet.

5 min de lecture
Champsaur-Valgaudemar
Hautes-Alpes
Loisirs motorisés

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 29 nov. 2019

La Croisière Blanche : un évènement désatreux pour l'environnement

La Croisière Blanche rassemblait jusqu'à quatre-cent équipages en 4x4, quads et trials qui se lançaient à l’assaut de trois-cent kilomètres de pistes et chemins situés en zone périphérique du Parc national des Écrins comprenant un grand nombre de Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Le tout avec l'autorisation de préfets qui activaient abusivement une dérogation à la loi de 1991, sans prendre en compte l’ensemble des enjeux environnementaux.

Pour arrêter ce "Dakar des neiges" bien médiatisé, la bataille fut longue et sur tous les fronts : mobilisations de manifestants sur le terrain, rencontres de travail avec les partenaires, interpellations des autorités administratives, politiques et juridiques, plaintes en série auprès des tribunaux...

Historique du combat judiciaire

1er round : Mountain Wilderness attaque les arrêtés préfectoraux autorisant l’organisation des éditions 2005 puis 2006 de cette manifestation. En décembre 2008, le Tribunal administratif de Marseille rend son verdict et annule l'autorisation préfectorale de 2006, et dans la foulée, suspend l’autorisation de l’édition 2009 la veille de la manifestation. Après une tentative d'appel en justice et une édition 2010 sur route, les condamnations des organisateurs, en première instance puis en appel (avec renforcement des peines prononcées) et en cassation conduiront, après un ultime épilogue judiciaire fin 2011, à l'arrêt définitif de la Croisière Blanche.

Un frein à tout événement faisant la promotion des activités de loisirs motorisés prohibées

Conséquence de ce dénouement, plus personne ne peut encore raisonnablement estimer que des manifestations motorisées d’une telle ampleur puissent se dérouler dans la nature. Et, en tous cas, l'étude des demandes d’autorisation de telles manifestations prend désormais en compte les impacts sur le milieu naturel et, les contrôles assortis de verbalisations et d’éventuelles poursuites, sont de plus en plus fréquents. D’autres très grands rassemblements motorisés comme la Transvalquad à Valloire et le Trophée cévenol en Ardèche en feront aussi les frais.

Partager cet article via

Ça peut aussi vous intéresser !

Cet article vous a plu ?

Notre association est majoritairement financée par les citoyen.nes, ce qui nous permet de garantir l’indépendance de nos actions et de nos positions. Pour continuer de vous informer en toute liberté, faites un don !
  1. Nous soutenir