Le lendemain matin, le groupe se réunit au
complet. Les Jurassiens sont bien sûr venus en force, de même que
les Grenoblois – fers de lance de MW France - mais d’autres ont
fait le voyage depuis les Hautes-Alpes, la Bourgogne, la Suisse
allemande… et même la Belgique !
Laurent
explique la répartition du travail, puis chacun
se munit de casque, chasuble (gilet de sécurité fluo), gants épais
et outils, et c’est parti !
Les plus aguerris manipulent des échelles pour atteindre le haut du
grillage, à 2m30 du sol, ou la tronçonneuse, quand les poteaux
résistent. Alors qu’on repère vite les vétérans de ce genre de
chantier, immédiatement rodés et efficaces, les novices se sentent
un peu maladroits, ayant au départ plus l’impression de gêner ou
de regarder bêtement sans savoir quoi faire… mais finalement de
petites équipes se forment spontanément et chacun trouve vite sa
place. Il est vrai que le boulot ne manque pas !
« Des
p’tis clous, des p’tis clous, encore des p’tis clous… »
Le parc et les alentours bruissent des voix qui se coordonnent et des
outils qui s’activent. Et puis la pluie s’invite, sans entamer la
jovialité des participants, qui devront s’activer plusieurs heures
durant, les habits trempés, les pieds bassinés, et tout le monde
passablement couvert de boue. Heureux ceux qui avaient pensé à se
munir de bottes ! Qu’à cela ne tienne, chacun
reste concentré sur sa tâche, change de rôle quand il le faut.
Le
travail d’équipe marche à merveille, et le rythme de progression
est impressionnant à travers la forêt. C’est en attaquant la
portion de pâturage en terrain ouvert qu’on réalise vite qu’on
avait mangé notre pain blanc : le grillage n’est plus
simplement posé au sol mais il est prolongé sous terre par 30cm de
barbelés. Il faut préparer le terrain à coups de pioche, sortir
les pierres enfouies, puis s’arque-bouter à plusieurs pour
extirper les barbelés de leur gangue terreuse. Avant de recommencer
un mètre plus loin…