© Aurélie Nguyen

Installations obsolètes : 5 tonnes de barbelés en moins pour le col de l'Echelle

Le week-end du 1 et 2 juillet, quarante bénévoles de Mountain Wilderness se sont réunis au col de l’Échelle à Névache pour un 15e chantier Installations Obsolètes (IO) dans les Hautes-Alpes. Au programme, un grand nettoyage de barbelés qui formaient la ligne de défense de la frontière italienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces barbelés, in situ depuis 80 ans, sont un risque pour les humains et les animaux qui peuvent s’y retrouver piégés, d’autant plus que ces barbelés sont souvent dissimulés par la végétation qui a poussé par-dessus au fil des années. Cette opération était aussi importante symboliquement, car c’est une collaboration entre MW France et MW Italie qui a donné lieu à ce démantèlement d’une frontière physique qui autrefois empêchait le mouvement de personnes à ce point de passage.

3 min de lecture
Hautes-Alpes
Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 17 juil. 2023

Arrivée dans la vallée étroite

Les bénévoles sont arrivés dans la vallée Étroite le vendredi soir, où ils ont été hébergés pour le week-end. Ils sont venus par divers moyens, principalement en mobilité douce pour limiter l’impact environnemental du chantier : train, vélo et covoiturage.

Ceux qui n’ont pas bivouaqué ont logé au refuge I Re Magi, au cœur du hameau des Granges de la Vallée Étroite. Le refuge offrait une vue imprenable sur les "Rois Mages" (d’où le nom du refuge) et le Mont Thabor en arrière-plan, encore enneigé en ce début de juillet. La zone appartenait à l’Italie avant la Seconde Guerre mondiale, et les gardiens du refuge sont toujours italiens... ce que les bénévoles ont bien apprécié notamment à l’heure des repas, où de délicieuses spécialités leur ont été servies !

Une fine équipe

Le groupe était composé d’un mélange de générations, et de différents niveaux d’ancienneté aux chantiers IO. Les "habitués" ont pu partager leurs conseils aux nouveaux pour démanteler les barbelés sans se faire mal au dos, pour faire un fagot le plus compact possible... Comme lors de chaque chantier, l’amour commun pour la montagne donne une ambiance positive et énergisante aux chantiers. C’est cet aspect d’ailleurs que citent la majorité des bénévoles comme leur raison d’avoir participé.

Élisa, venue avec son père, son copain, et un ami de la famille, nous partage que « on passe de supers bons moments ensemble, je ne regrette jamais de venir ». Leur ami de famille, c’est l’infatigable Fleury, pour qui c’est le 61e chantier (sur les 73 dans l’histoire des IO !), qui a aussi été référent au conseil d’administration de MW de la campagne IO. La famille Garnier, venue des Alpes de Haute Provence pour leur deuxième chantier mentionne que « ça fait du bien de partager, on a les mêmes valeurs, on aime la montagne ». Michel nous partage que « ça fait une quinzaine d’années que j’ai fait mon premier chantier, et dès cette première expérience j’ai eu envie d’y retourner, parce qu’on croise des gens que l’on ne connaît pas (...) on travaille sur les mêmes objectifs, c’est un moment d’entraide, de partage ».

© Emilio Guzman
© Emilio Guzman

Deux journées bien productives

Les participants ont été divisés en groupes pour travailler sur quatre secteurs autour du "Mauvais Pas", dont le patrimoine historique est très riche avec ses nombreux blockhaus et casemates qui formaient, avec les barbelés, la ligne de défense.

Après une petite marche d’arrivée sur les sites, les groupes se sont mis au travail. La tâche consistait à détacher soigneusement les barbelés de la végétation et des rochers, et de les couper en morceaux pour pouvoir en faire des fagots, facilement transportables sur des claies de portage. Les participants ont vite réalisé l’ampleur du chantier devant eux ! Heureusement, les conditions ensoleillées ont permis à tous de contempler les magnifiques paysages entre deux coupes de fil de fer. La ferraille a été transportée à dos d’homme jusqu’à plusieurs lieux de dépose et une benne le long de la route. C’est près de cette benne que Sylvie, Violaine et Valérie, bénévoles MW du 05, et Susanna, bénévole MW Italie ont tenu un stand pour répondre aux nombreuses questions des randonneurs curieux qui passaient par là.

Le bilan du chantier : 5 tonnes de ferraille débarrassées ! La benne remplie et bien tassée a été reprise par un ferrailleur local, qui fondra et donnera une seconde vie à cette matière. Bien que les bénévoles aient tout donné, il reste encore beaucoup de barbelés au col de l’Échelle. De quoi faire, peut-être, un chantier l’année prochaine ! Les structures qui nous ont accordé l’autorisation de réaliser ce chantier (dont Natura 2000, la commune de Névache, la Direction départementale des territoires) nous ont fait part de leur appréciation de ce travail, et ont communiqué leur enthousiasme pour la réalisation d’un futur chantier dans le secteur.

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