Anne-Claire est membre du conseil d’administration (CA) de Mountain Wilderness, c’est son quatrième chantier. “Même si des gens continuent de salir, c’est important de faire sa part. En plus, ce type de déchet peut blesser les animaux qu’ils soient d’élevages ou sauvages.” Walter, son compagnon, est lui un novice. “On se sent utile.
Rendre un peu la nature comme elle était avant, c’est pas mal comme
activité”. Un sentiment d’utilité qu’ils espèrent transmettre aux
randonneurs curieux qui s’arrêtent pour observer l’avancée des travaux :
“cela peut aussi donner des idées aux gens, ramasser deux ou trois
bouts de plastique lors de leurs promenades c’est toujours ça de fait”.
En descendant quelques dizaines de mètres, on rencontre des bénévoles tirant à coup de pioche des barbelés
coincés entre deux rochers, une tâche à laquelle s’affrontent les deux
Nicolas, originaires de la Vallée du Munster, pour qui ce chantier est
aussi une première. C’est d’ailleurs l’un des deux qui a signalé
l’existence de ces barbelés qu’il croisait lors de ses promenades dans
la vallée. Facteur au quotidien, il est aussi un passionné d’histoire,
incollable sur les événements passés ici. On pourrait croire qu’arracher
ces vestiges lui ferait mal au cœur mais c’est un sentiment inverse qui
l’anime. “C’est du barbelé en train de rouiller, cela n’a pas de valeur pour le patrimoine ou pour l’histoire. On a tout intérêt à les recycler.” En effet, tous les déchets métalliques seront fondus et ainsi obtiendront une seconde vie.
A bord de son tracteur, l’agriculteur exploitant d’une partie des
pâturages aide les bénévoles à acheminer les barbelés jusqu’au camion de
la commune de Breitenbach, qui les emmènera chez le ferrailleur.
Le soleil de midi commence à percer les nuages. Le pique-nique, offert par le magasin bio Satoriz
de Mulhouse, est pris au refuge des Amis de la Nature situé non loin de
là. Anouk, 22 ans, qui habite à Mulhouse et est elle aussi membre du CA,
trouve la tâche ardue mais nécessaire. “Ces barbelés peuvent être
dangereux pour les animaux. Il s’agit aussi d’une pollution visuelle
pour les gens qui se promènent. La wilderness c’est pouvoir profiter d’une expérience nature authentique.”
Des piquets militaires réutilisés en barrière agricole sont aussi
retirés des flancs du Petit Ballon avant que les bénévoles partent pour
un apéro bien mérité chez un agriculteur local.
> Visionner la vidéo du chantier réalisée par Tom Letreulle