Installations obsolètes : le Mont-Cenis allégé de 4 tonnes de barbelés

Le week-end du 26 août, c’est en Haute-Maurienne, sur les crêtes rocheuses du Mont-Cenis que s’est déroulé le 75e chantier de démontage d’installations obsolètes organisé par Mountain Wilderness. C’est la troisième année que le site du Mont-Cenis fait l’objet d’un chantier, et une quarantaine de bénévoles se sont rassemblés pour l’occasion, malgré la météo incertaine. Les équipes se sont réparties autour des anciens forts de Ronce, de Malamot et de la Turra. Au programme : enlèvement de lignes de barbelés, vestiges des lignes italiennes et françaises datant de la seconde guerre mondiale. Ce chantier a été réalisé dans le cadre des 60 ans du Parc national de la Vanoise, et nous avons bénéficié de la présence et de l’aide très appréciée d’Aymeric Masset, Garde Animateur Secteur de Haute-Maurienne du parc.

Maurienne
Savoie
Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 07 sept. 2023

La campagne "Installations Obsolètes" de retour en Haute-Maurienne

Ce chantier est le fruit d’un travail préparatoire conséquent. Il a notamment fallu prendre contact avec l’ensemble des acteurs locaux (la mairie, propriétaires des terres, associations du patrimoine, Parc national de la Vanoise, préfet, ...) pour obtenir les autorisations nécessaires pour enlever ces traces humaines faites de bouts de ferraille. Les bénévoles présent.e.s qui mettent la main à la pâte en sont conscient.e.s et remercient les autres adhérent.e.s pour tout le travail effectué en amont : « chapeau à eux d’être motivés jusqu’au bout pour braver tout le mille-feuille administratif français pour pouvoir aller enlever ces barbelés » souligne une participante.

© Isabelle Allinei
© Isabelle Allinei

Deux journées stimulantes avec un peu de pluie

Le samedi matin, le départ est matinal pour éviter les orages annoncés en milieu d’après-midi. La marche sous le soleil levant au milieu des myrtilles finit de réveiller le groupe, et quatre cocons de barbelés sont réalisés en un temps record. L’orage arrivant au loin précipite le départ et le groupe se retrouve au centre d’hébergement en début d’après-midi, pour des échanges stimulants autour des actions du Parc de la Vanoise, de la campagne installations obsolètes et des autres projets portés par l’association.

Le dimanche, le groupe se sépare dans deux lieux différents. L’un a pour objectif de finir un chantier précédent au fort de Ronce, l’autre monte sur les crêtes surplombant le fort de la Turra. Sous la brume matinale, la routine du découpage des barbelés bat son plein au-dessus du lac du Mont-Cenis. Le pique-nique au soleil avec vue sur les crêtes blanchies fait basculer le groupe dans une ambiance automnale bienvenue après deux semaines de canicule.

Des nouveaux participants interpellés par ce chantier

Quatorze des quarante bénévoles participaient à leur tout premier chantier. Malgré les difficultés liées à la longue marche d’approche et au travail en altitude, leur motivation est restée intacte. Qu’est-ce qui les pousse à s’investir ainsi ? Qu’est-ce qu’elles en retirent ? Petit tour d’horizon des réponses.

Pour une participante « [Les barbelés] étaient pris entre des cailloux, donc quand tu les coupes tu as l’impression que tu libères la montagne un peu ». Au-delà de l’aspect métaphorique, l’aspect visuel est frappant, et source de satisfaction : « Visuellement c’est très parlant, tu as tout de suite un impact sur le paysage et donc tu as l’impression que tu laisses la nature respirer à nouveau. » De la même manière, l’implication physique des participants pour rendre à la montagne son caractère immaculé est source de contentement : « Il n’y a pas plus direct que d’enlever un déchet ou quelque chose qui a été laissé par l’homme, une trace qui n’est plus nécessaire et qui contribue à la pollution. ». Pour autant, la tâche reste conséquente : « De réaliser tout ce qu’il reste encore, ça m’a fait prendre conscience de l’ampleur du problème ».

Chantier pluvieux, bénévoles heureux !

En bilan, ce sont quatre tonnes de ferraille – barbelés, tôles, poteaux – qui sont évacuées, dont 30 kilos de verre. Au vu de la météo et du bien-fondé de la démarche, les bénévoles peuvent être fièr.e.s ! Grâce au chantier, « la montagne a été débarrassée de tout ce qu’on a laissé, elle retrouve le cours normal des choses avant que l’humain y mette ses pattes », souligne une bénévole.

Cette opération a été menée avec l’accord des services de l’architecture et du patrimoine et de l’association Alpyfort et grâce à l’aide logistique de la mairie de Val-Cenis et de l’entreprise Nantet - SERFIM Recyclage pour l’évacuation des ferrailles.

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