Démantèlement sur un site emblématique du Canigó

Le Pla Guillem -outre le fait d’être une curiosité géologique et un des sites emblématiques du grand site Canigó- est connu pour avoir été le lieu de passage d’une piste inter-vallée reliant les stations thermales de Vernet-les-Bains (vallée de la Tet) avec Prats-de-Mollo-La-Preste (vallée du Tech).

Cette tranchée, ouverte dans les années 70, a été fermée dans les années 1990 à l’initiative de l’État suite à une mobilisation citoyenne, cette piste générant des dommages importants à l’environnement. Un important travail de restauration écologique et de revégétalisation a depuis été mis en place par le Syndicat mixte et l’ONF. Malgré ces travaux la cicatrise laissée dans ce milieu fragile d’altitude mettra encore des années à se résorber. Ce plateau d’altitude est désormais intégré au site classé du massif du Canigó et dans les Réserves naturelles de Prats, Py et Mantet.

C’est dans le cadre de la campagne Installations Obsolètes que Mountain Wilderness France et Catalunya (qui fête ses 30 ans cette année) se sont associés pour l’organisation technique et pratique d’un chantier participatif de démantèlement des aménagements abandonnés agricoles sur le site de Pla Guillem.

Ainsi, le week-end des 7 et 8 septembre une cinquantaine de bénévoles, amoureux d’une montagne naturelle, se sont mobilisés dont des éleveurs de l’Association foncière pastorale des Pasquiers, la réserve naturelle de Prats de Mollo La Preste, la communauté de communes du Haut-Vallespir, sans oublier la mairie de Prats de Mollo, la DREAL Occitanie, l’AFPGP, l’ONF et le syndicat mixte Canigó Grand Site.
Ce chantier de réhabilitation de ce site emblématique, a permis de réunir tous les acteurs locaux (éleveurs, collectivités, associations, habitants...) sur un site qui a cristallisé des tensions par le passé.

Merci à toutes ces bonnes volontés rassemblées qui ont permis le retrait de 4 tonnes de matériaux ! En effet, à la fin de la journée, les 110 poutrelles avaient quitté le sol à coup de barre à mine, de pioche et d’huile de coude, la cabane était débarrassée de ses derniers déchets, le sol dallé de grosses pierres trouvées sur place, et même un petit coup de peinture pour parachever l’ouvrage. Cette cabane est à présent accueillante pour servir d’abri aux nombreux.ses randonneur.euses du secteur !

Un grand merci aussi aux muletiers avec Violette, Broussaille et Prune pour leur aide. En effet, les matériaux ont été transportés à dos d’homme mais aussi par la jument de trait de Claude et les mulet et jument de Fabien pour leur évacuation. Avec la traditionnelle grillade catalane et une météo parfaite, cette journée avait le goût du travail accompli.