Cette balade à partir de Cardo, village au coeur de Bastia , vous emmènera sur les traces du commerce antique du froid.
Départ : de la place du village de Cardo, accessible avec les transports publics de la ville. Le départ se situe devant l’église St Etienne (panneaux explicatifs).
Carte IGN : TOP 25, 4348 OT, BASTIA Golfe de St-Florent
Temps de marche : 4h30 - 5 h aller retour
Distance : 8km
Dénivelé : 600 m
Difficulté : facile, même pour les enfants. Prudence cependant sur la crête par temps de brouillard.
- Le chemin débute, direction sud-est, le long des murs d’une grande « villa d’Américains » juste à droite de la route qui de Bastia arrive à l’église de Cardo. Le chemin passe au-dessus d’une ancienne étable communautaire (le lait des vaches de Cardo étaient vendu à Bastia, transporté sur la tête des femmes). Au bout de 500m, monter à droite, atteindre un belvédère (vues sur Bastia et l’étang de Chiurlinu), continuer jusqu’à une piste qu’on traverse, en conservant la direction de l’émetteur du Pigno.
- Parvenu au niveau d’un paghliaghju restauré, suivre à droite le chemin débroussaillé qui, d’abord à plat puis montant face à la montagne, vous conduit à un bouquet de très grands arbres (tilleul, érable, châtaignier), facilement repérables sous la montagne. L’endroit est idyllique, ombre, source d’eau fraîche, Bastia et la mer à nos pieds.
- Faisant face à la montagne, à droite de la fontaine, un chemin muletier bien empierré s’insinue entre les rochers, traverse près d’une petite source le ruisseau de Fiuminale et atteint un grand replat sur lequel se trouve la plus ancienne des deux glacières (nivera) à l’altitude de 796 m. Il s’agit d’une grand bâtisse ovale à demi effondrée qui abrite un grand puits circulaire au fond duquel, lors d’hivers assurément plus rigoureux que les nôtres on y empilait des couches de neige en y intercalant de la fougère, le tout se tassant et se transformant en glace qu’on pouvait de cette façon conserver jusqu’à la fin de l’été. Et si on continue droit devant, à plat direction nord, on découvre une autre de ces glacières, plus récente, adossée à une ferme délabrée.
- En suivant la trace en courbe de niveau, toujours vers le nord, dans un terrain parfaitement dégagé propice au thym corso-sarde « erba barona », on atteint la crête du Cap Corse. Pourquoi se priver s’il fait beau de grimper à vue au Monte Murzaio ou plus modestement au San Columbano qui du haut de ses 839 m a beaucoup plus à vous offrir que sa faible altitude : le golfe de St-Florent, les Agriates et leurs plages adossées au massif du Tenda, d’un côté, Bastia et la courbe élégante de la lagune de la Marana de l’autre, et, par temps clair, les îles et l’Italie.
- Le retour se fait par le même chemin. Les plus aventureux, à condition qu’ils sachent s’orienter et disposent de suffisamment de temps, peuvent partir à la recherche d’une troisième glacière : celle de Ville di Petrabugno située précisément à 1 km 250 à vol d’oiseau au nord-est de San Columbano. Une trace descendante y conduit direction nord-est, contournant par la gauche une épaule rocheuse (abri sous roche) et retrouve un ancien chemin débouchant au point 627. De là, à droite plein est, vous tombez sur la clairière et notre glacière ovale. Deux chemins y arrivent, choisir celui de droite en descendant (balisage orange), il vous fera descendre à Ville à 4 km de Cardo. De là, au niveau d’un carrefour avec une petite croix, prendre à droite le sentier qui en courbe de niveau et balisé par des cairns vous ramène à Cardo.
Un peu d’histoire...
Cardo peut-être considéré comme un village dans la ville puisque c’est face à son port, Porto Cardo, aujourd’hui Terra Vecchia, que fut construite en 1380 la première bastiglia (Bastia) par Leonello Lomelini.
Le commerce estival de la neige en Méditerranée remonte à la plus haute Antiquité. C’était un moyen, au moment des fortes chaleurs, de rendre buvable l’eau saumâtre des puits, de soulager les douleurs abdominales des malades, et de ravitailler les cafetiers. Ajaccio, proche des hauts sommets du centre s’approvisionnait dans les névés persistants au-dessus de Bocognano ou Bastelica tandis qu’au-dessus de Bastia, en Castagniccia et dans le Nebbio furent édifiées les surprenantes nivere, objet de notre visite.