Une nouvelle limite franchie dans la « conquête » du Mont-Blanc par les airs

Ce mardi 18 juin 2019, un avion de tourisme s’est posé en contrebas du sommet du Mont-Blanc, vers 4450 m d’altitude. Ses deux occupants ont été interceptés par les gendarmes du PGHM de Chamonix alors qu’ils se dirigeaient à pied vers le sommet, avec un équipement d’alpiniste.

Mountain Wilderness condamne fermement ces agissements, résultats d’une part du sentiment d’impunité des pratiquants de loisirs aériens motorisés, et d’autre part de l’extrême banalisation du massif du Mont-Blanc.
Ce massif exceptionnel doit dépasser le « tout consommation » actuel pour redevenir l’une des plus hautes cathédrales de la Terre. Mais il faut que l’on s’en donne les moyens.

Ainsi, concernant ce cas particulier, Mountain Wilderness a demandé aux autorités de l’État de préciser leurs intentions quant au suivi judiciaire qu’elles comptent donner à cette affaire, dans l’optique d’accompagner cette action en se portant partie civile.

Plus largement, cet évènement est l’occasion de se pencher sérieusement sur la question des survols du massif du Mont-Blanc. La multiplication des survols de loisirs en vient à tuer le silence.
Pourtant, dans nos pays d’Europe très urbanisés (et mécanisés), les territoires où les hommes peuvent faire l’expérience de ce silence apaisant se font très rares. C’est l’une des richesses fondamentales de la haute montagne que d’offrir un espace où l’on peut « vivre le silence ».
Ce silence doit être respecté au Mont-Blanc comme dans les autres massifs de montagne !

De ce fait, Mountain Wilderness réitère sa demande auprès des États et des institutions regroupées au sein de l’Espace Mont-Blanc, qui ont la charge du massif, de faire preuve d’une véritable ambition pour lutter contre les nuisances des survols touristiques. Les travaux préalables au dépôt d’une candidature du massif au Patrimoine mondial de l’UNESCO doivent être l’occasion de réaffirmer que le Mont-Blanc mérite la mise en place urgente d’une réglementation transfrontalière harmonisée pour le survol du massif, équivalente en ambition à ce qui se fait dans les parcs nationaux et les réserves naturelles français.

Revisionner l’action symbolique du 19 octobre 2014