Effectivement, nous observons de nouveaux venus en montagne. Ils n’ont pas toujours "les codes" (selon la maladroite expression consacrée) ni la connaissance du milieu. Au-delà de cet état de fait, interrogeons-nous sur la manière dont nous évoquons et jugeons ces nouvelles fréquentations.
La pratique du bivouac explose et pose des problèmes en montagne ?
C’est vrai. Mais qui, parmi les "montagnards", n’a pas été marqué à vie par son premier bivouac, surveillé par les bouquetins ? Et qui depuis... y retourne, inlassablement. Cet amour du milieu, offert par la première expérience du milieu, n’est-il pas la source secrète et intarissable qui est venue nourrir notre profond désir de connaître et protéger les espaces montagnards ?
De quels codes montagnards parle t-on ?
Dans un temps pas si lointain "nous" (les montagnards) jetions nos déchets dans les crevasses des glaciers, dans le courant des torrents et abandonnions nos bouteilles au sommets des plus hautes montagnes du monde. Mais surtout, depuis combien de temps réduisons-nous la montagne à un simple "terrain de jeux" ? Depuis combien de temps vendons-nous "du rêve" ancré sur des montagnes aseptisées, artificialisées, justes bonnes à être.... aménagées et consommées ?
Sachons reconsidérer cela avant de stigmatiser les nouvelles fréquentations en devenir.