© Pierre Alexandre Metral

Mountain Wilderness interpelle les préfets sur l'arrêt obligatoire des remontées mécaniques abandonnées

Cette semaine, Mountain Wilderness a adressé un courrier aux préfets de plusieurs départements français pour les alerter de la présence de remontées mécaniques à l'abandon sur leur territoire qui ne respectent pas l’obligation de mise à l'arrêt définitive prévu par l’article L472-4 du code de l'urbanisme.

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Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 15 avr. 2025

Que dit la loi ?

Pour rappel, la loi Montagne II (2016) oblige les exploitants à prévoir le démantèlement des remontées mécaniques en fin d’exploitation. Si elle ne s'applique qu'aux remontées construites depuis 2017, elle prévoit aussi que tout appareil inutilisé durant au moins cinq années consécutives soit mis à l'arrêt définitivement. Cette mise à l'arrêt doit répondre à des critères définis par le guide du STRMTG-DGALN/DHUP1 : dépose du câble, coupure électrique, retrait des matières et matériaux polluants ou dangereux, et neutralisation des échelles permettant d’accéder aux pylônes, ceci afin de garantir la sécurité du public et préserver l'environnement.

Des manquements constatés sur le terrain

Or, Mountain Wilderness, qui réalise un inventaire des aménagements à l’abandon, a constaté que de nombreuses remontées mécaniques obsolètes ne respectent pas ces critères. L'association demande donc aux préfets de mettre en demeure les exploitants ou les mairies concernées afin d'enclencher la mise à l'arrêt définitive des installations. Il ne s’agit pas d’une problématique à la marge : rien qu’en France, l’association recense 101 remontées mécaniques abandonnées, réparties sur 56 sites.

Démanteler pour mieux réhabiliter

Dans l'esprit de la loi Montagne II, Mountain Wilderness souhaiterait aussi que ces mises à l'arrêt s’accompagnent d’un démantèlement complet des installations (y compris pour les remontées construites avant 2017, non contraintes à l’obligation de démontage). Puisqu'il faut intervenir sur une remontée pour la sécuriser lors de sa mise en arrêt, autant en profiter pour la démonter complètement et permettre au site de retrouver son état naturel. En effet, ces installations à l’abandon dégradent les paysages et peuvent représenter un danger pour les écosystèmes comme les pratiquants de montagne.
Il ne s’agit pas uniquement de « nettoyer » la montagne, mais de mettre en pratique un aménagement réellement « durable » où le présent ne condamne pas l’avenir des espaces naturels.

L'association se tient à la disposition des collectivités et des préfets pour les accompagner dans cette démarche.

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