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Nouveaux sites protégés dans les Alpes !

De nouveaux sites alpins viennent d’être classés pour préserver leurs paysages et leur biodiversité, après de longues procédures administratives. Ces protections sont essentielles et garantissent un équilibre entre conservation et activités locales.

3 min de lecture
Tarentaise
Aravis
Drôme
Espaces protégés

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 27 sept. 2013

Protéger le vallon du Clou en Tarentaise : un parcours du combattant administratif pour ce site alpin

A l’instar du président de la République lors de son déplacement en Côte d’Or en mars dernier1, nombreux sont ceux qui s’alarment ces derniers temps des lourdeurs de l’instruction administrative des dossiers d’aménagement.

Au vu des difficultés et des délais nécessaires à mettre en œuvre des protections réglementaires, les protecteurs de l’environnement auraient pourtant bien plus à s’offusquer que les aménageurs ! On a ainsi vu le parcours du combattant qui a conduit au classement au titre de la loi de 1930 du vallon du Clou, en Tarentaise. Cette procédure de classement, lancée administrativement par l’avis de la commission des Unités touristiques nouvelles du Massif des Alpes en décembre 2004, n’a enfin aboutit qu’en mars 2013, après un parcours administratif compliqué par la volonté des élus locaux d’aménager le secteur pour le ski alpin.

Blocage du classement de la chaîne des Aravis : plus de 30 ans de démarches pour protéger ce site exceptionnel en Haute-Savoie

Huit ans, c’est long, mais il est possible de faire encore plus long : le 24 juin 1982, le Comité interministériel des UTN lançait la procédure de classement de la chaîne des Aravis. Cet objectif a été confirmé en 1985, lors de l’instruction d’une UTN sur la Clusaz, du fait de « l’intérêt exceptionnel de la chaîne. » La Directive territoriale d’aménagement des Alpes du Nord, dont on sait ce qu’elle est devenue mais qui s’est indubitablement construite sur une analyse complète et compétente des enjeux du territoire, reprenait cette volonté. Aujourd’hui, plus de 30 ans après, la procédure est bloquée. Nous venons de demander une nouvelle fois à l’État de la relancer.

Classement du vallon de la Jarjatte dans la Drôme

Des procédures qui aboutissent enfin !
Heureusement, d’autres procédures avancent plus paisiblement.
Ainsi en a t-il été du projet de classement de l’ensemble formé par le vallon de la Jarjatte, sur le territoire de la commune de Lus-la-Croix-Haute, dans la Drôme. Ce magnifique vallon, aux confins du Trièves et du Dévoluy, a été classé en janvier 2012. Il avait bénéficié d’une protection partielle au titre des sites inscrits au sortir de la seconde guerre mondiale, ce qui n’a pas empêché le développement et le maintien d’une activité économique basée sur le tourisme, été comme hiver. Aujourd’hui, c’est avec l’approbation générale que cette petite partie du Parc naturel régional du Vercors a été classée : « Au regard de la qualité exceptionnelle du vallon de la Jarjatte et de sa reconnaissance en tant que paysage remarquable, l’ambition partagée est d’accompagner son devenir. Son classement a pour but d’assurer le maintien des qualités du site à long terme, au bénéfice des générations futures. ».

Protection des paysages emblématiques du Chablais en Haute-Savoie

Autre raisons de se réjouir : un décret du 2 août 2013 porte « classement parmi les sites du département de la Haute-Savoie de l’ensemble formé par la Dent d’Oche, les Cornettes de Bise et leurs abords, sur le territoire des communes de Bernex, La Chapelle-d’Abondance, Novel et Vacheresse ». C’est la beauté de ses paysages autant que la longue tradition agro-pastorale qui a façonné ce massif remarquable et emblématique du Chablais qui sont ainsi mis à l’honneur. Ce tout nouveau site classé est en continuité de la zone de protection du paysage de la commune suisse de Vouvry, mise en place en 1977 autour du lac de Tanay. Le but de ce classement est de protéger ce territoire d’exception, tout en valorisant des activités pastorales et touristiques respectueuses et raisonnées. La pratique de la chasse n’y est pas exclue.
La procédure a été un peu plus longue que dans la Drôme : une première enquête publique n’a en effet pu aboutir suite au non respect par l’une des communes concernées de l’obligation d’affichage en mairie.

Une chose est cependant certaine : nous nous réjouissons de ces nouvelles protections, dont les longs délais de mise en œuvre sont finalement garants de la qualité des sites ainsi protégés !

  1. « chaque fois que l’administration, l’État, pourra donner plus tôt une autorisation, lever une procédure qui est inutile, alléger une contrainte, on gagnera en croissance »

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