Retour sur le démantèlement des anciennes installations hydroélectriques autour du lac du Crozet

Les 26 et 27 septembre derniers, une quinzaine de bénévoles se sont mobilisé·e·s dans le massif de Belledonne, autour du lac du Crozet, pour un chantier de démantèlement d'anciennes infrastructures liées aux aménagements hydroélectriques. Ce projet, le dernier chantier Installations Obsolètes de l'année, a permis de retirer plusieurs tonnes de matériel obsolète et de redonner à la nature sa beauté sauvage.

3 min de lecture
Isère
Belledonne
Installations Obsolètes

Écrit par le comité de rédaction

Publié le 23 oct. 2024

Pendant deux jours, une équipe composée de bénévoles chevronné.e.s et de quelques nouveaux volontaires, s'est attaquée aux vestiges des anciennes installations hydroélectriques.

Des conditions d'accès difficiles et même de la neige le deuxième jour n'ont pas freiné les participant·e·s, qui ont démonté une dizaine de poteaux et pylônes et des vestiges de travaux d'aménagement, situés entre 1700 et 2100 mètres d'altitude, principalement autour du lac du Crozet.

L'histoire des aménagements démantelés

Le lac du Crozet est plus qu'un simple site naturel prisé des amateurs de randonnée ; c'est aussi un barrage hydroélectrique. En 1889, l'industriel Aristide Bergès, pionnier de l'hydroélectricité, a fait construire un barrage rehaussant le niveau naturel du lac, pour alimenter sa râperie de bois, utilisée pour la fabrication du papier.

Ces installations ont été au cours des années plusieurs fois transformées et modernisées. Aujourd'hui encore, le barrage alimente les turbines d'une centrale hydroélectrique dans la vallée. Les infrastructures retirées correspondaient à des phases passées d'exploitation ou de transformation des aménagements du barrage : pylônes et poteaux d'une ligne électrique, résidus de chantiers... Pour préserver un témoignage de cette histoire industrielle, un isolateur démonté pendant le chantier a été remis au Musée de la Maison Bergès à Villard-Bonnot.

© Elodie Goglio
© Elodie Goglio

Un démantèlement devenu indispensable

Le démantèlement de ces pylônes et poteaux était devenu indispensable pour deux raisons :

  • Développement durable : au XXIème siècle, l'exploitation de l'hydroélectricité, énergie renouvelable et quasiment décarbonée, doit être compatible avec un impact limité et réversible sur les milieux. La modernisation normale des infrastructures ne devrait pas laisser derrière elle des friches en altitude.
  • Paysage : ces installations avaient un fort impact visuel dans cette zone très prisée des randonneurs, perturbant le cadre naturel de cette région montagnarde.

Un chantier réussi, mais pas encore terminé

Au total, ce chantier de deux jours a permis de retirer 3,9 tonnes de ferraille et de matériaux divers de la montagne. Cependant, tout n'a pas pu être démonté : des bénévoles devront revenir en 2025 pour retirer les derniers poteaux restants, ainsi qu'un ancien treuil situé au col de Bâton.

La mobilisation des bénévoles ne s'arrête donc pas là, et d'autres opérations seront programmées pour terminer ce travail de restauration paysagère et environnementale.

© Yves Mazoyer
© Elodie Goglio
© Yves Mazoyer

Ainsi que les communes de Revel, de la Combe de Lancey et la Maison Bergès.

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