Mountain Wilderness à la rencontre du public dans les Pyrénées

Après avoir rejoint la ville rose en train depuis la "capitale des Alpes", Fiona Mille, présidente de l’association et Anaëlle Grenier, chargée du projet Grande Concertation Montagnes 2030, ont retrouvé successivement trois délégués locaux de Mountain Wilderness : Etienne-Pascal Journet (Groupe local Haute-Garonne / Ariège), Cédric Faivre-Rampant (Groupe local Hautes Pyrénées / Pyrénées Atlantiques) et Antoine Glory (Groupe local Pyrénées-Orientales), pour rencontrer les nombreux habitants intéressés par la transition des territoires montagnards.

Des Pyrénées Atlantiques aux Pyrénées Orientales en passant par la Haute-Garonne, Mountain Wilderness a été invitée pour participer à cinq rencontres-débats.

Le mercredi 29 janvier, Fiona Mille, Pierre René, guide et glaciologue et Florian Riou, photographe de montagne, se sont retrouvés à Bagnères-de-Luchon à l'initiative de la librairie Les Thermes pour échanger avec une centaine de locaux sur l’avenir du territoire luchonnais. Pierre René a partagé son expertise sur la rapide disparition des glaciers du Luchonnais, en insistant sur l’importance de leur préservation dans le cadre de l’année internationale de la protection des glaciers. En effet, alors qu'en 2000, 10 glaciers se trouvaient sur le territoire luchonnais, aujourd'hui, seul le glacier du Seil de la Baque existe encore. Les échanges avec les habitants, socio-professionnels et élus locaux ont également porté sur les enjeux économiques de ce territoire et les défis de la station de ski Luchon-Superbagnères confrontée au manque crucial de neige, ou encore sur la mise en place d'une dynamique citoyenne intégrée et écoutée par les acteurs politiques locaux.

Le lendemain, direction Pau. Après un passage chez le philosophe Patrick Dupouey, auteur notamment du très bel ouvrage Pourquoi grimper sur nos montagnes ?, l'équipe de Mountain Wilderness s'est rendue au centre départemental Nelson Paillou pour participer à un débat organisé par la Maison de la montagne. Aux côtés d'Olivier Bessy, sociologue du sport et du tourisme, et de Nicolas Darmaillac, organisateur de la course à pied SkyRhune, Fiona Mille a débattu avec 70 personnes de l’avenir (ou non) des grands événements sportifs en montagne. Ils ont notamment exploré le modèle événementiel sportif souhaitable dans les espaces naturels de montagne, en rappelant la pression anthropique que ces événements provoquent sur les écosystèmes montagnards.

Vendredi 31 janvier, deux rencontres ont eu lieu à Toulouse. La première s'est tenue à l’Institut d’Études Politiques sous forme de conférence sur les Jeux d’hiver 2030. Une quarantaine d'étudiants en journalisme se sont déplacés pour suivre ce sujet d'actualité. Ces Jeux d'hiver dépassent en effet le cadre seulement alpin et leur conséquences sur la vision de la montagne des prochaines années se fera ressentir jusqu'au massif pyrénéen. La seconde a eu lieu au Club alpin français-Toulouse. Devant une soixantaine de pratiquants, Fiona Mille a invité à redéfinir les pratiques sportives en montagne en conciliant une approche respectueuse et sobre avec les enjeux de préservation des territoires naturels.

Le samedi 1er février, Fiona Mille a été invitée à Prades, lors du forum citoyen "Réinventons la montagne" pour intervenir autour du sujet suivant : « Quelle montagne nous avons, quelle montagne nous voulons », organisé par la Réserve naturelle nationale de Mantet et le GPRENC. A l'occasion des 40 ans de la réserve naturelle, la fête de la raquette de Mantet a pris la forme de ce forum pour permettre à tous de questionner notre approche à la montagne face aux changements globaux actuels.

Quatre conférences ont été proposées avec successivement les interventions de Jean-Luc Blaise, Maire de Mantet, gestionnaire de la réserve naturelle de Mantet et Président de la Fédération des réserves naturelles catalanes, Florian Chardon, Directeur du Syndicat mixte Canigó Grand Site, Vincent Vles, Professeur émérite des universités Certop-CNRS-Toulouse, spécialiste du tourisme de montagne et Fiona Mille. Ils ont évoqué les problématiques des territoires locaux, comme la gestion des activités de pleine nature ou l'augmentation de la fréquentation (tensions foncières, préservation des milieux, cohabitation des pratiques, etc) dans les aires de protection du massif du Canigó et de la réserve naturelle de Mantet. Une centaine de personne se sont rassemblées pour participer à cette journée à la fois festive et pédagogique.

Que ce soit entre les Alpes et les Pyrénées, ou entre les Pyrénées françaises ou catalanes, la coopération doit se renforcer. Les différents territoires montagnards ont beaucoup à s'apprendre pour inspirer de nouveaux imaginaires de montagne et faire face collectivement aux changements globaux auxquels ils sont confrontés. Ces démarches inter-massifs sont tout autant nécessaires pour éviter de reproduire des erreurs effectuées par le passé.

Notre Grande Concertation Montagnes 2030 s'inscrit dans cette démarche. En tant que consultation nationale, elle vise à recueillir les attentes des citoyens des différents territoires de montagne. Nombre de locaux nous ont partagé leur besoin de voir davantage de coopération transfrontalière, notamment avec les parcs naturels espagnols. Dans le cadre de ce projet, un atelier "Voyage en 2030 Glorieuses" se déroulera à Luchon le mercredi 9 avril, en partenariat avec le collectif local des Colibris.