Retour au Col de l’Échelle pour le 80ème chantier Installations Obsolètes

Pour ce 80ème chantier Installations Obsolètes, les bénévoles Mountain Wilderness se sont attelés au démantèlement de barbelés, queues de cochon et cornières qui formaient la ligne de défense de la frontière italienne pendant la Seconde Guerre mondiale.

In situ depuis 80 ans, ce réseau rampant très dense représente un danger certain pour la faune sauvage, malgré qu’une grande partie soit ensevelie et recouverte par la pelouse alpine. « La montagne bouge et les lignes de barbelés finissent par ressortir et peuvent blesser animaux, et occasionnellement les randonneurs », indique Philippe, venu du Var pour l’occasion.

Le groupe local Mountain Wilderness des Hautes-Alpes a minutieusement préparé ce chantier, de l'obtention des autorisations administratives aux accords avec le ferrailleur.

Cette année, malgré une météo très instable, les bénévoles venus principalement des régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes ont répondu à l’appel. Parmi eux, Élisa, Rémy, Rémi, Nicolas, Philippe, membres de Conseil d'administration, ainsi que Cécile, déléguée du groupe local Bouches-du-Rhône, et Fleury, délégué du groupe local Rhône. Matthijs, membre du réseau d'ambassadeurs de la "Grande cordée" de MW, est lui aussi venu prêter main forte. En plus des "habitués" aux chantiers IO, il y a aussi une dizaine de nouveaux avec qui nous avons eu le plaisir d’œuvrer pour retrouver le caractère sauvage du lieu.

En plein accord avec la campagne Changer d'approche de Mountain Wilderness, les participant.es ont favorisé la mobilité douce : en covoiturage, en train-covoiturage, et deux bénévoles, Thibaud & Olivier, sont même arrivés en vélo depuis Briançon.

Comme l'année dernière, nous étions hébergés au refuge I Re Magi, au cœur du hameau des Granges de la Vallée Étroite. La zone appartenait à l’Italie avant la Seconde Guerre mondiale et les gardiens du refuge sont toujours italiens. Le refuge offre une vue imprenable sur les "Rois Mages" (d’où le nom du refuge) et le Mont Thabor en arrière-plan.

Ce chantier est le deuxième sur ce site, et l'an dernier, c’étaient 5 tonnes qui avaient été extirpées des sous-bois, éboulis et sentiers aux abords du col.

Dès 8 heures du matin, après une présentation du déroulement de la journée, des consignes de sécurité et de l’organisation générale, les groupes se sont réparti le travail. Pour les « primo-nettoyeurs » la surprise est grande : que faire face à une « moquette » de barbelés entremêlés ? Les « experts » expliquent, donnent des conseils et les heures filent. La pluie annoncée n’a pas d’incidence sur le travail. Les mugissement des disqueuses résonnent dans la vallée et chacun et chacune garde le rythme. « Vingt mètres cet après-midi ! » annonce Fleury, un ancien des chantiers. Vingt mètres, c’est la longueur de terrain rendue à l’état naturel, une surface conséquente, entre blockhaus, éboulis, forêt, genévrier et pelouse. Rien de nouveau pour la journée suivante. Mais l’amoncellement des déchets regroupés, environ 4 tonnes au final qui seront recyclées par un ferrailleur local, célèbre l’engagement de toute l’équipe.

Ce chantier ne sera pas le dernier au col de l’Échelle : à peine le week-end de travaux achevé, l’équipe de Mountain Wilderness réfléchit déjà à une prochaine intervention dans cette zone.