SCoT Maurienne : la rapporteuse public donne raison aux associations de défense de l’environnement
[UPDATE] Le jugement a été rendu le 29 mai : le projet de SCoT Maurienne a été entièrement annulé !
Écrit par le comité de rédaction
[UPDATE] Le jugement a été rendu le 29 mai : le projet de SCoT Maurienne a été entièrement annulé !
Écrit par le comité de rédaction
Voilà plusieurs années que Mountain Wilderness et ses collègues associatifs travaillent sur cette affaire. En 2020, lors de l’examen du projet de SCoT en commission « Espace et Urbanisme » du comité de massif des Alpes, notre association avait souligné la contradiction entre les objectifs annoncés et l’aspect tout à fait rétrograde des aménagements envisagés. Pour empêcher cela, Mountain Wilderness s’était joint à FNE AURA pour attaquer ce SCOT devant le Tribunal Administratif. Le 9 avril 2021, le juge des référés du Tribunal de Grenoble rendait son verdict, suspendant jusqu’à nouvel ordre les travaux d’extension du domaine skiable d’Abiez.
Lors de l’audience du 15 mai 2023, un signal fort a été donné : la rapporteuse publique a donné raison à nos associations en prononçant un réquisitoire sévère et en demandant l’annulation complète du SCoT.
Nos associations dénoncent le caractère irrationnel de ce projet de SCoT qui comprends 22 800 lits neufs supplémentaires, soit 30 à 50% de plus que le parc existant. En outre, il prévoit de nombreuses extensions de domaines skiables en sites vierges, 125 hectares selon le SCoT, en réalité des milliers d’hectares, pour ceux qui ne sont pas dupes du caractère trompeur du document. Ce projet pour le territoire de la Maurienne traduit une fuite en avant et un projet totalement incompatible avec l’érosion du marché du ski, des changements climatiques, de la tension sur la ressource en eau, de la protection des paysages et de la biodiversité et les enjeux de renfort d’une activité estivale.
Les élus du territoire ont demandé une annulation différée, afin de pouvoir faire vivre le SCoT jusqu’à l’aboutissement de la révision qui vient d’être lancée et qui mentionne l’abandon de certaines des UTNs. L’argument avancé par les élus est de faire vivre certaines dispositions actuelles du SCoT jugées nécessaires. A noter le caractère étrange de cette demande, à travers laquelle ces derniers reconnaissent implicitement avoir perdu, mais demandent cependant à poursuivre certains de leurs projets basés sur un document d’urbanisme qu’ils s’attendent à voir annuler... Le jugement sera rendu d’ici la fin du mois.