Elle prive les populations montagnardes d’un espace de concertation et de dialogue avec l’État sur les politiques qui les concernent directement. En outre, elle remet en cause la reconnaissance pourtant actée de la montagne comme entité politique, humaine et territoriale spécifique – une spécificité qui concerne 25 % du territoire métropolitain et qui est inscrite dans les textes nationaux et européens.
Cette suppression est un signal désastreux, à rebours des grands défis actuels : dérèglement climatique, risques naturels, artificialisation, recul de la biodiversité, précarité énergétique, crise du logement et du tourisme… Autant de sujets qui exigent une vision partagée et des politiques adaptées. Faire croire que l’on simplifie en éliminant un lieu d’écoute, c’est confondre efficacité et brutalité administrative au mépris des régions et de ses habitants, et au mépris de l’efficacité des politiques publiques.
Il est pour le moins paradoxal de supprimer un tel outil de coordination à l’heure où la France engage les territoires alpins dans l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2030. Une telle perspective appelle au contraire une gouvernance forte, partagée et adaptée aux spécificités des territoires montagnards. Comment imaginer penser l’avenir de la montagne dans le cadre d’un événement mondial sans même conserver l’instance nationale chargée de structurer les politiques publiques qui la concernent ?
De plus, rappelons que le CNM n’a pas pu se réunir ces derniers mois du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale à l’été 2024, et non en raison d’un supposé dysfonctionnement. Sa suppression ne générera par ailleurs aucune économie significative : son budget de fonctionnement est marginal, et son rôle est irremplaçable.