Désireuse de préserver défendre cette spécificité du lieu, notre
association s’est mobilisée à l’occasion du passage du Schéma de
cohérence territoriale (SCoT) du Briançonnais devant la Commission UTN
du Massif des Alpes. Le projet de SCoT prévoyait en effet à ce stade de remplacer le tire-fesses qui fait aujourd’hui office de "troisième tronçon" par un téléporté jusqu’au sommet du Dôme de la Lauze, à 3 600 m d’altitude. Surtout, l’Unité touristique nouvelle créée par ce SCoT prévoyait la création d’un restaurant panoramique dans la gare d’arrivée et la mise en place d’une liaison entre la Grave et le domaine skiable des Deux Alpes.
Face à ce projet, Mountain Wilderness a plaidé pour la préservation de l’esprit du lieu et a été entendue : la
version définitive, adoptée, de ce SCoT, exclue la liaison avec les
Deux Alpes et tout aménagement « de type domaine skiable » ; elle exclue également le restaurant panoramique au sommet du téléphérique.
Nous étions satisfaits, prêts à accompagner la commune pour éviter toutes les dérives, mais restions vigilants. Nous avions raison de l’être :
à peine obtenions-nous des assurances des élus de La Grave sur le
maintien du caractère du site que les mêmes, en compagnie des édiles
régionaux, lançaient une grosse opération de com’ pour vanter « l’aiguille du Midi des Alpes du Sud »
qu’ils étaient en train de construire ! Des inquiétudes qui montaient
d’un cran encore quand la gestion de tous les domaines skiables de
l’Oisans (Alpe d’Huez, Deux Alpes et La Grave) fut confié à un seul
opérateur, non pas d’un « grand Oisans sauvage » -cher à Samivel- mais
d’un « Grand Oisans du tout ski » construit à coup (et à coût), de
liaisons interstations...
Les premières offres de ski héliporté entre La Grave et l’Alpe d’Huez
proposées suite à cette prise de gestion commune confirmaient nos
craintes. Mountain Wilderness rejoint alors la proposition de moratoire portée par le collectif « La Grave autrement ».