A l’occasion du récent passage devant le Sénat du projet de loi de Modernisation, développement et protection des territoires de montagne (le fameux « Acte II » de la loi Montagne), le sénateur Bouvard a déposé un amendement, retoqué en commission, permettant d’étendre le champ d’action de ces secours privés.
Cet amendement a été repris par le rapporteur de la loi, M. Pellevat. Il a été adopté en séance le 12 décembre dernier, devenant ainsi l’article 8 nonies de ce projet de loi Montagne II. S’il était adopté définitivement la semaine prochaine après le passage de la loi devant la commission mixte paritaire, cet article permettrait aux communes de confier les secours à des opérateurs privés y compris dans les « secteurs hors-pistes accessibles gravitairement par remontées mécaniques ».
On peut penser aux espaces interstitiels compris entre deux pistes, ainsi qu’aux abords des pistes, comme l’écrit le sénateur Pellevat dans son exposé des motifs. C’est oublier que la lettre de ce texte pourrait permettre aux communes d’appliquer cette disposition dans tous les secteurs accessibles "gravitairement" depuis le sommets des remontées, y compris donc dans les larges espaces situés de l’autre côté de la station. On peut penser au vallon du Ferrand ou à celui de la Selle en Isère, qu’on rejoint "gravitairement" depuis le sommet de l’Alpe d’Huez ou des 2 Alpes, au vallon du Clou, à Sainte Foy en Tarentaise, ou encore, pourquoi pas, à la Vallée Blanche à Chamonix ! C’est en réalité le cas d’un grand nombre de secteurs totalement vierges d’équipements à travers tous les massifs, couramment parcourus par les skieurs de randonnées à la montée, et par les skieurs hors pistes à la descente, parfois même en cœur de parc national.