Le 8 août, les premières navettes depuis le Bourg-d’Oisans sont mise en place et permettent de rallier Vénosc dans un premier temps puis, 2 jours plus tard, Saint-Christophe-en-Oisans. Les habitants et la commune respirent enfin un peu bien que la vie du territoire reste très ralentie.
Les animations et événements estivaux sont en grande majorité annulés mais la vallée ne se laisse pas abattre et fait de la résistance. C’est ainsi que la Fête des guides de la Bérarde a tout de même lieu à Saint-Christophe-en-Oisans, ainsi que le Plus petit festival de cinéma de montagne, exceptionnellement délocalisé au Bourg-d’Oisans.
Le 29 août, la commune de Saint-Christophe organise une première journée de dépollution. Ne peuvent y participer que les habitants. Le lendemain, 30 août, une réunion publique est organisée à Saint-Christophe-en-Oisans. Dans un premier temps, les constats sont posés par RTM, le service de restauration des terrains en montagne de l'ONF. Les incertitudes sont encore nombreuses sur le rôle du glacier, les mécanismes de propagation et sur les évolutions des aléas. A la demande de l’État, un groupe de travail associant scientifiques (IGE, EDYTEM, Météo France, ISTERRE, INRAE), témoins et acteurs institutionnels est mis en place.
Les objectifs de ce groupe de travail sont les suivants :
- Caractériser le phénomène et sa rareté au regard de l’historique du torrent ;
- Reconstituer la temporalité et les causes probables du phénomène ;
- Évaluer l’aléa sur le cône suite à cet évènement majeur : en particulier définir les scénarios de référence notamment au regard de la déstabilisation du bassin versant.
Un retour de ce groupe de travail est attendu pour la fin novembre.
Un second temps de cette réunion publique est consacré aux différentes actions déjà entreprises et/ou à venir, distinguant les actions relatives à l’urgence de la situation, à la sécurisation des lieux et au réaménagement du site.
Le tracé du « nouveau torrent des Étançons » est exposé, violent et implacable : la Bérarde, en plus d’être coupée du monde, est coupée en deux. Certains bâtiments ont tout simplement disparu, d’autres ont été endommagés et détruits après la crue, car présentant un risque trop important. C’est notamment le cas de la chapelle Notre-Dame-des-Neiges qui portait sur ses murs de nombreux témoignages des conquérants de l’inutile.
L’émotion est, on l’imagine aisément, encore très forte et une question brûle les lèvres : et après ?