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Versant Massif Central

Remontée d’infos d’Anne-Marie Juliet, notre déléguée locale sur le Massif Central.

Massif Central
PNR Volcans d'Auvergne
Cantal
Puy-de-Dôme
Vie associative
Espaces protégés

Écrit par Anne-Marie Juliet

Publié le 14 avr. 2023

Les méandres de Queuille menacées par le stockage de déchets toxique et dangereux

La plate-forme de Queuille (Puy-de-Dôme) pourrait recevoir une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) prévue pour une capacité de 15 000 tonnes au titre d’une « Installation de transit, regroupement et pré-traitement de déchets dangereux ou dedéchets contenant les substances dangereuses ou préparations dangereuses ».

Pour l’instant, le terrain d’implantation est un vaste champ vierge de toute construction et livré à la nature. Il devrait recevoir les déchets toxiques de 3 départements (Allier, Puy-de-Dôme et Haute-Loire).

La société souhaite importer, trier et pré-traiter des déchets dangereux (amiante, peintures, batteries, …) qui devraient être regroupés, triés et conditionnés sur le site. Celui-ci, situé en tête de bassin versant, est classé Natura 2000 et figure parmi les ZNIEFF.

On comprend les inquiétudes des riverains face aux risques de pollutions de l’air et de l’eau aggravés par le passage inévitable de nombreux véhicules de transit. Les élus de leur côté se retranchent derrière le développement économique du secteur des Combrailles, argument récurrent connu d’avance…

L’enquête publique a été close le 16 Mai 2019. Le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable, assorti de réserve et de recommandations. Le Préfet du Puy-de-Dôme a autorisé le projet d’exploitation.

La vallée de la Truyère rejoint les sites classés

Le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a signé le 22 décembre 2022, le décret de classement du site de la vallée de la Truyère ennoyée par la retenue de Grandval sur sa partie amont.

Cette vallée se situe au sud du Massif Central, au carrefour des monts de la Margeride, de l’Aubrac et des monts du Cantal.

La rivière a déjà fait parler d’elle à différents titres (viaduc de Garabit, patrimoine hydroélectrique et lacs de barrage, sites Natura 2000 pour la protection des rapaces…). Elle accède aujourd’hui dans les limites du périmètre prévu par le texte, au rang des sites classés.

Ce classement, très utilisé pour la protection des paysages considérés comme remarquables ou exceptionnels, permet de préserver et valoriser ces panoramas grandioses et contrastés de gorges et de plateaux.

Il couvre près de 10 350 ha répartis sur douze communes dont onze dans le Cantal (Saint-Flour Communauté) et une en Lozère (Hautes Terres de l’Aubrac) et devient ainsi le 7e site classé du département du Cantal et le 236e de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Un projet de géothermie profonde en suspens de la décision du tribunal

La commune de Saint-Pierre Roche (Puy-de-Dôme) fait l’objet d’un projet de géothermie profonde (village de Prades). Sur avis favorable du commissaire enquêteur, le Préfet a autorisé la réalisation des forages par arrêté du 30 Mars 2022. L’enquête publique avait révélé les craintes des habitants et les inquiétudes des associations protectrices de l’environnement (FNE 63, ACR).

La question est aujourd’hui entre les mains du Tribunal administratif de Clermont-Ferrand, saisi sur recours contentieux du 26 Mai 2022. Affaire à suivre…

Les côtes de clermont accueilleront-elles une centrale photovoltaïque ?

Tout bon clermontois connait les querelles d’historiens sur le lieu où a pu se dérouler la « bataille de Gergovie » Peut-être sur les Côtes de Clermont, au nord de la capitale auvergnate ? Celles-ci sont aujourd’hui l’objet d’une autre querelle, plus contemporaine : celle de l’implantation d’une centrale photovoltaïque sur 12 hectares.

Le dossier est le reflet de tous les arguments invoqués ici et là dans ce type de projets, réserve faite de complexités supplémentaires : 4 communes sont intéressées par cette implantation, à proximité de la Chaîne des Puys qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Parmi les arguments mis en avant : protection de la biodiversité et des continuités écologiques / défense des paysages et visibilité du site des points hauts environnants / projet de valorisation du site en zone verte / existence de zones humides / extension d’un espace naturel sensible déjà existant / réductions des nuisances liées aux dépôts sauvages et à l’usage des quads et motos / indépendance énergétique d’ici à 2050...
Après enquête publique poursuivie du 31 Janvier au 1er Mars 2022, le commissaire enquêteur rend un avis favorable. En Juin 2022, le permis de construire est accordé par le préfet du Puy-de-Dôme. Après échec d’un recours gracieux, le tribunal de Clermont-Ferrand est saisi sur la validité du permis de construire. Les clermontois devront attendre pour connaitre le verdict.

Installation obsolète militaire au signal de Randon

Les bâtiments d’une ancienne base militaire ont été abandonnés au Signal de Randon (point culminant de la Margeride à 1551m) laissant la place à des ruines très dégradées dont l’ancienne caserne. Découverte amère pour le randonneur lorsqu’il parcourt ce paysage.

Mountain Wilderness a été contactée au titre de sa campagne installations obsolètes. Cependant, l’ampleur des bâtiments, jointe aux risques liés aux matériaux abandonnés (plaques de fibrociment), induit l’engagement incontournable d’entreprises professionnelles pour effectuer la démolition.

Bien que ces constructions soient considérées obsolètes, au sens où elles « n’ont plus d’usage, défigurent nos montagnes et constituent un réel danger pour le milieu (la faune, la flore), les habitants et les visiteurs », il ne sera pas envisageable d’organiser sur ce site un chantier de bénévoles dans le cadre des activités menées par l’association.

Les bâtiments appartenant à la commune du territoire où ils sont implantés, charge donc à la collectivité publique d’en initier la destruction et... de réhabiliter les lieux.

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